La mesure du goudron est-elle utile ?
Si l’on ne prend en compte que le poids, la mesure du goudron n’est pas utile. Il peut contenir une forte proportion de produits chimiques hautement toxiques et une faible proportion de produits moins toxiques, ou l’inverse. Il n’y a aucun moyen de le savoir, car seul un poids est indiqué. Le poids ne donne aucune indication sur la teneur en résidus ni sur le risque des méfaits, car la teneur en substances toxiques de ce poids est inconnue.
Lorsqu’on compare les produits du tabac, qu’il s’agisse de cigarettes ou d’alternatives sans fumée, il est encore plus important d’analyser les niveaux de substances toxiques individuelles dans la fumée ou l’aérosol. Ce sont les produits chimiques spécifiques qui sont largement reconnus comme étant liés aux effets du tabagisme sur la santé.
Quand on observe le contenu de la fumée de cigarette, des milliers de produits chimiques sont libérés et, parmi ceux-ci, une centaine ont été identifiées par les autorités publiques sanitaires comme constituant des composés nocifs et potentiellement nocifs (CNPN). Ce sont ces produits chimiques qui sont associés aux maladies liées au tabagisme.
Les mesures de goudron peuvent être trompeuses
Il existe un consensus scientifique et de santé publique sur le fait que le « goudron » n’est pas un indicateur exact ou précis du risque ou de la nocivité, et que les publications sur les mesures du « goudron » peuvent être trompeuses pour les consommateurs. C’est pourquoi de nombreux gouvernements et organisations de santé publique ont soutenu la suppression de la mesure du goudron sur les emballages de cigarettes.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans un récent rapport sur la base scientifique de la réglementation des produits du tabac, a rejeté l’utilité d’inclure des indications sur le goudron pour les consommateurs : « Il n’est pas nécessaire de mesurer le goudron, car il ne constitue pas une base solide pour la réglementation, et ses niveaux peuvent être trompeurs. »
L’OMS a retiré le « goudron » de sa liste d’analytes à mesurer dans la fumée, et sa liste la plus récente comprend 39 substances toxiques, c’est-à-dire les CNPN.